2 juillet 2010, Cinémas et logement : regards éclectiques

22 06 2010

Vendredi 2 juillet à 19h30, les équipes de Paroles d’Images et de SNL Logement vous invitent à une projection de quatre courts-métrages autour de la thématique du logement. Une programmation a été réalisée en commun et a débouché sur un choix éclectique, allant du clip au film d’animation, du regard décalé au discours militant… Vous pouvez consulter ci-dessous de courts résumés des films programmés.

La projection sera présentée par Emilie Bonvalet et Emilie Delbey, pour SNL Logement et Rémy Besson, Fanny Lautissier et Pier-Alexis Vial pour Paroles d’Images. Elle durera environ une heure et un petit débat aura lieu ensuite,  avant que nous partagions un verre tous ensemble.

La soirée se déroulera à la Maison des associations du 10ème, au 206 Quai de Valmy (juste au dessus du Point Ephémère). Métro : Jaurès (ligne 2) ou Louis Blanc (ligne 7). Entrée gratuite.

Nous espérons vous y retrouver nombreux!

Programmation

Flat Life, Jonas Geirmaert, 2004, 10′ : Quatre personnages tout ce qu’il y a de plus ordinaires essaient de vaquer à leurs occupations quotidiennes tout ce qu’il y a de plus banales : accrocher un tableau au mur, construire un château de cartes, faire la lessive et regarder la télévision. Seul problème ? Ces quatre personnages vivent l’un à côté de l’autre dans un immeuble aux murs capricieux.

L’amour existe, Maurice Pialat, 1960, 22′ : « L’amour existe – un documentaire poétique, politique, et autobiographique réalisé en 1960 sur le thème de la banlieue – suggère que ce dernier serait le point d’entrée d’une oeuvre placée sous le signe de l’amour. Amour du cinéma, amour de l’art, amour de ce qu’il y a de plus beau dans l’homme, la part d’enfance qui reste. » (Le Monde, 2007).

Tango, Zbigniew Rybczynski, 1980, 8’10 : Entre les quatre murs d’une pièce se déroulent différentes situations mettant en scène les différents locataires à différentes époques. Un film expérimental et une métaphore philosophique.

Music for one apartment and six drummers, Ola Simonsson et Johannes Stjärne Nilsson, 2001, 9’34 : Six musiciens profitent du départ d’un couple de personnes âgées pour investir leur appartement et donner à partir de simples objets, un concert en quatre mouvements : cuisine, chambre, salle de bains et salon.





Master class avec Ziva Postec, 5 mars 2010

4 03 2010

Organisée en partenariat avec l’association Paroles d’images, la troisième et dernière Masterclass du séminaire de Christian Delage Pratiques historiennes des images animées (EHESS), aura lieu ce vendredi 5 mars 2010, de 13h30 à 17h30, au Centquatre (104 rue d’Aubervilliers, 75019 Paris, Atelier 7).

Cette séance s’articulera autour d’une intervention de Ziva Postec qui est la monteuse du film Shoah (1985). Ce film porte sur l’extermination des Juifs par le gaz dans les camps d’extermination à l’Est de décembre 1941 à janvier 1945. Chacun des termes de cet énoncé est important et c’est leur conjonction qui constitue le sujet central du film. Le parti pris du film a été de traiter ce sujet au présent de la réalisation en montant des entretiens et des vues prises en Pologne – sur les lieux du génocide juif – mais aussi en Allemagne, en Israël, aux Etats-Unis, etc. En effet, débuté en 1973 le projet du film Shoah a conduit Claude Lanzmann et son équipe à tourner plusieurs dizaines d’entretiens durant les années 70. Ils ont ainsi interviewé des Juifs persécutés (des revenants pour reprendre le terme du réalisateur), des Allemands persécuteurs (qui ont participé à la mise en place de la “Solution Finale”), des Témoins polonais (qui vivaient dans les villages proches des camps d’extermination), ainsi que deux historiens, un juge, un résistant polonais (Jan Karski), des membres de l’administration américaine, etc.
A partir du début des années 80 le réalisateur a travaillé avec Ziva Postec à la mise en récit de ces entretiens. Il s’agissait à partir de cette immense masse de rushes (plus de deux cents heures sans compter les vues extérieures) de créer un film. Lors de cette séance nous reviendrons sur le montage : des premières tentatives de conception de l’architecture du film jusqu’à la fixation du récit tel qu’il est visible depuis 1985. Nous étudierons aussi comment Ziva Postec a pratiquement monté les images, les voix et les sons d’une séquence particulière du film.

Un compte rendu détaillé de la séance sera publié dans les jours qui suivent la séance.

Je tiens particulièrement à remercier le Forum des Images pour la numérisation du film dont une capture d’écran est présenté ci-dessus. Cette image représentant Ziva Postec durant le montage du film Shoah est issue du film Bernardins, Bernardines, Claude Thiébaut, 1983.

Rémy Besson





Masterclass 2010:2ème séance (12 février 2010)

8 02 2010

En partenariat avec l’association « Paroles d’images », la prochaine Master class du séminaire EHESS Pratiques historiennes des images animées aura lieu ce vendredi, 12 février 2010, de 13h30 à 17h30, au Centquatre, 104 rue d’Aubervilliers, 75020 Paris, Atelier 7.

Elle sera organisée en présence d’Emmanuel Hoog, président de l’Institut national de l’audiovisuel, et autour de son livre Mémoire, année zéro (Seuil, 2009).

Déroulé de la séance :

1. Présentation de la séance, Christian Delage
2. La réforme du dépôt légal de 1992, Antoine Lefébure, Consultant sur le rôle des nouvelles technologies dans l’urbanisme.
3. Étude de cas : comment travailler avec la base documentaire de l’INA? Avec Vincent Auzas, Université Laval (Québec), Paris Ouest Nanterre La Défense, doctorant associé à l’Institut d’histoire du temps présent (CNRS).
4. Conversation avec Emmanuel Hoog, en compagnie d’André Gunthert, responsable de l’agrégateur de blogs « Culture visuelle », de Johan Hufnagel, rédacteur en chef de SLATE.fr, et d’Antoine Lefébure.

Références :
1. Page personnelle d’Antoine Lefébure sur « Le 11ème Blog »
2. Entretien avec Emmanuel Hoog
3. Site de Culture visuelle
4. Site de Conserveries mémorielles





Masterclass : Compte-rendu de la première séance

8 02 2010

Vendredi dernier, la première Master Class du séminaire Pratiques historiennes des images animées s’est déroulée au Centquatre, en partenariat avec l’association Paroles d’images.

Cette première séance avait deux objectifs : familiariser les étudiants et les chercheurs avec la gestion en ligne de leur travail, de leur actualité et des manifestations auxquelles ils participent, qu’ils organisent ou qu’ils souhaitent signaler. André Gunthert a donc présenté l’historique de la création de Culture visuelle. Dans un second temps, il s’agissait de donner un exemple des conditions d’une recherche de type monographique : Hervé Aubron a rapporté comment il a abordé l’œuvre du réalisateur F.W. Murnau.

On trouvera ci-après le compte rendu de la séance rédigé à deux voix par des étudiants en Master, Chun-Chun Wang et Aurélien Rigaud.

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Masterclass 2010 : outils et problématiques de recherche

11 01 2010

Dans le cadre du séminaire de Christian Delage Pratiques historiennes des images animées et en partenariat avec l’association Paroles d’Images, un cycle de trois Masterclass se tiendra au Centquatre entre janvier et mars 2010.

La première séance, qui se déroulera le 22 janvier 2010 de 13h30 à 17h30, portera sur les outils techniques et les modes d’approche de la recherche. Elle sera organisée autour d’une double intervention.

Dans un premier temps, l’usage des nouvelles technologies en histoire visuelle et la mise en place de la plate-forme Culture Visuelle seront abordées par André Gunthert.

Dans un second temps, Hervé Aubron envisagera les conditions d’approche croisée de l’œuvre de deux cinéastes majeurs, Friedrich Murnau et David Lynch.

André Gunthert est historien du visuel, chercheur à l’EHESS, directeur du Lhivic et principal artisan de la réalisation de l’agrégateur de blogs Culture Visuelle.

Hervé Aubron est journaliste au Magazine littéraire et critique de cinéma. Il a participé aux rédactions des Cahiers du cinéma et de Vertigo. Il a publié en 2006 chez Yellow Now un livre sur Mulholland Drive (David Lynch), dont on peut lire une analyse sur le site Critikat.

Les prochaines séances se dérouleront aux mêmes horaires les 12 février et 5 mars 2010 et constitueront l’occasion d’échanger avec Emmanuel Hoog (président de l’INA), sur la question de l’archive et de la mémoire à l’ère du numérique, puis avec Ziva Postec sur la construction du film de Claude Lanzmann, Shoah, dont elle a été la monteuse.

Rendez-vous dans la Halle Aubervilliers : le 22 janvier 2010 de 13h30 à 17h30. La séance se tiendra dans l’atelier 7 du Centquatre. 104 rue d’Aubervilliers, 75019 Paris. Métro : Stalingrad.





Des engagés

15 06 2009

L’association Paroles d’Images continue son cycle des Cinéchanges 2009 sur la migration et la libre circulation des personnes à l’ Espace Cambrai. Mercredi 20 mai, dans une salle comble ( environ trente personnes) a eu lieu la quatrième séance sur le thème de l’engagement.

Les questions abordées dans les films étaient celles de la prise de position par rapport à la condition des migrants en Europe (France et Belgique), que ce soit ceux qui participent du système de rétention et d’expulsion, ou au contraire ceux qui luttent contre ce système (RESF entre autres). Lors de cette séance des formes visuelles diverses – reportage, documentaire, clip – portant différents regards sur cette problématique ont été diffusé. Nous avons choisi dans ce cadre de ne pas diffuser tous les films à la suite, mais de lancer une discussion entre chaque projection.

Ainsi, après un rapide retour sur l’atelier sonore de la semaine précédente, nous avons passé le premier film sur l’engagement : Laissez-les grandir ici, du collectif des cinéastes pour les « sans-papiers » (2007). Ce film, résultat d’un travail en collaboration avec des enfants sans papiers, est parfois projeté en première partie de séance dans les salles du réseau de cinémas MK2 et quelques autres salles Art et Essai. Il confronte le spectateur à la parole d’enfants sans papiers qui évoquent leur quotidien. D’emblée l’émotion fut vive dans l’assistance. L’aspect mise-en-scène militante fut toutefois discutée, en particulier l’utilisation des enfants dans le discours qui fait appel aux émotions des spectateurs.

Le deuxième film, L’interview de Guillaume, policier escortant les expulsés de France, de Zoe Varier (2008), est un témoignage à visage caché, d’un policier. Interrogé par une journaliste, dont on n’entend également que la voix, il défend sa profession et la complexité de son rôle dans le système d’expulsion. Le premier élément relevé fut le contraste avec le premier film où des enfants en situation illégale s’expriment à visage découvert, tandis que le représentant des forces de l’ordre se cache – ceci étant d’ailleurs certainement dû à sa fonction (devoir de réserve). Mais derrière la sincérité de ce policier qui nous ferait presque « de la peine » pour reprendre les termes de l’un des participant, le public a reconnu, point par point, le discours du Ministère de l’Immigration et de l’Identité Nationale. La question de l’usage de l’ironie par la journaliste vs. un regard dit objectif fut également soulevée. En effet, il a semblé à certains que les propos de cet interview « étaient tellement gros » qu’ils n’étaient pas à prendre au premier degré. De plus, il semble que la journaliste et l’émission dans le cadre de laquelle ce reportage a été diffusé a pour habitude de faire usage de ce type de double langage. Mais cette ironie est-elle saisissable par tout le monde ?

Le troisième film, Rendez-nous nos Maliens, de Viriginie Berda (2009), a remporté le prix du meilleur documentaire international francophone, lors du concours organisé par Radio Canada international, consacré aux questions de migration, en 2008. Il raconte la mobilisation d’un village breton pour éviter l’expulsion de 23 Maliens. Ce film a suscité de vives réactions aussi bien empathiques que plus critiques. Le titre même dérangeait : Rendez-nous « nos Maliens ». Il semble également que la prise de position des villageois ait été interprétée comme un engagement avant tout économique : « s’ils se battent pour les Maliens, c’est parce qu’ils en ont besoin à l’usine ». Cette discussion déboucha sur une question cruciale : peut-on s’engager de manière totalement altruiste, ou y a-t-il toujours une part d’intérêt personnel dans tout acte engagé ?

La quatrième et dernier film provient de la série Striptease : Vacances à Vottem, de Philippe Cornet (1999), il nous présente la vie quotidienne d’un centre de rétention : les personnes qui y sont enfermées, ceux qui y travaillent (médecins, surveillants, policiers…), et les relations qu’ils entretiennent. Ce film fit émerger une sensation troublante pour le public, par le contraste entre la violence de la situation (la « détention » de sans-papiers dans un centre qui ressemble à une prison) et l’apparente bonhommie des rapports entre les « retenus » et leurs gardiens. Le film fut mis en parallèle de l’interview du policier, et des choix, plus ou moins « contraints », que ces travailleurs ont fait.

En fin de séance, Djamila Rezgui, la responsable du centre social, a rappelé les problèmes liés à une médiatisation négative suite aux événements violents qui se sont déroulés dans le quartier en septembre dernier. Elle nous a interrogé sur la légitimité de la parole des médias : « quels sont les discours diffusés par les journalistes et comment les recevons-nous ? » Cette mise en parallèle des rapports aux médias qu’ont pu avoir les gens du quartier a permis d’ouvrir le débat sur les enjeux d’un travail sur les différentes formes d’images.

Pour conclure, cette séance a regroupé un public très diversifié : des personnes internes et externes à l’Espace Cambrai ou à Paroles d’Images : membres du CLA (Comité Local d’Animation), adhérents, bénévoles, stagiaires et étudiants couvraient toutes les tranches d’âges. Une des questions récurrentes fut celle de notre propre position, et la prise de conscience que nous étions tous un maillon de la chaine de cette société dont nous avons parlé.

Melanie Fioleau et Marie Sanyas